Ce séminaire s’inscrit dans une démarche expérimentale de rapprochement des sciences humaines et sociales (sociologie, anthropologie, géographie, philosophie, sciences de l’éducation, etc.) avec les sciences de la vie (biologie évolutive, éthologie, néo-darwinisme), depuis une perspective critique s’intéressant plus spécifiquement aux faits de domination au sein du vivant (agencements de dominance et assemblages du vivant). Il s’agit, d’une certaine manière, d’actualiser l’« esprit de Vincennes », forma mentis qui ne s’est jamais montrée hésitante à investir les marges pour construire de nouvelles fécondités analytiques.
Cette thématique permet d’inciter les doctorant.e.s à une réflexion épistémologique autour de la division sociale du travail académique, de l’élargissement des foyers d’analyse, de l’interdisciplinarité, des approches critiques, du comparatisme interspécifique, des binarismes humain/non-humain et nature/culture, de l’effort de totalisation, etc., dans une perspective proche de celle qui a été ouverte, il y a peu, par Bernard Lahire avec la publication de son ouvrage Les structures fondamentales des sociétés humaines (La Découverte, 2023).
La portée formative de ce séminaire tient également à son inscription dans une dynamique scientifique en phase avec un présent traversé par de « nouvelles » inégalités environnementales qui hypothèquent les conditions naturelles de reproduction formant le substrat sur lequel s’assemblent les êtres vivants humains et non-humains. La thématique du séminaire vise à mettre au jour les conditions de possibilité de pratiques scientifiques filles de leur temps, à la hauteur des défis que nous impose notre entrée dans l’ère d’un régime climatique d’origine anthropique et de la crise écologique globale sur laquelle les experts du GIEC ne cessent d’alerter.
- Penser les dominations au sein du vivant